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Surréalisme - Centre Pompidou

Photo du rédacteur: AlixAlix

« La beauté sera convulsive ou pas du tout », écrit André Breton dans Nadja, roman publié en 1928. Cette approche de la beauté est caractéristique de celle des surréalistes. En effet, le surréalisme révolutionne les notions d’art et de beauté. La création artistique est alors assimilée à une expression collective de l’inconscient, et comme un affranchissement des règles artisitiques classiques et de l’immobilité associée à l’art. L’exposition Surréalisme, le surréalisme d’abord et toujours célèbre les 100 ans du Manifeste du surréalisme d’André Breton, publié le 15 octobre 1924. L’exposition a lieu au Centre Pompidou, du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025.


Ainsi, l’exposition permet, à travers 13 thématiques, de présenter le surréalisme, ses caractéristiques et son évolution à travers des oeuvres emblématiques comme celles de Magritte, Chirico, Ernst ou Dali mais aussi des oeuvres plus rares, souvent issues de collections particulières, comme celles de Léonor Fini.

Le surréalisme se caractérise en un premier temps par l’exploration de l’inconscient. Le sommeil hypnotique, auquel se livrent les surréalistes afin de réveiller leur inconscient, en témoigne. L’oeuvre de Chirico Portrait [prémonitoire] de Guillaume Apollinaire, printemps 1914 est une des explications de la fascination des artistes pour le surréalisme, puisque la cible blanche sur la silhouette d’Apollinaire représente l’endroit où il est touché par un obus, deux ans après l’achèvement du tableau. Les surréalistes accordent alors une confiance quasiment aveugle aux pouvoirs de l’inconscient.

L’observation de l’inconscient devient dès lors inhérente au surréalisme. C’est le cas de l’observation des rêves des malades, réalisée par Freud quand il tente de saisir les causes de l’hystérie. De la même façon, de très nombreux peintres représentent le rêve dans leurs oeuvres, afin de saisir et de présenter une autre partie d’eux-mêmes, comme Salvador Dali dans Le Rêve ou Odilon Redon dans Les Yeux clos.


Au delà d’une étude de l’inconscient, le surréalisme marque une rupture à la fois avec son époque et avec le monde, se détachant d’un passé associé au traumatisme de la Première Guerre mondiale, et d’un présent instable, qui voit grandir de nombreux régimes totalitaires.

Cette rupture s’impose en un premier temps par une disparition des règles artistiques. Les artistes présentent ainsi des oeuvres défiant les lois de la perspective. Semblables à des collages, elles associent des objets et des paysages afin de créer des univers nouveaux. Cette pratique se retrouve tout particulièrement dans les oeuvres de René Magritte, qui fait naître sous son pinceau des mondes défiant la réalité. De même, les surréalistes considèrent la chimère comme leur animal totem. Cette dernière représente en effet le chaos du monde, mais aussi la déconstruction de la conscience humaine réalisée dans le cadre du surréalisme, à travers le cadavre exquis par exemple.

Le surréalisme permet également de dénoncer certains régimes politiques, répondant alors à l’injonction de Karl Marx de « changer le monde ». Certains artistes représentent ainsi la montée des totalitarismes par des monstres chimériques, qui semblent écraser le reste du tableau et le monde entier par leur présence, comme Max Ernst en 1937 dans L’Ange du foyer (Le Triomphe du surréalisme).

Ils dénoncent ainsi ouvertement les dictateurs de leur époque, et tout particulièrement Hitler, tel Victor Brauner dans son tableau éponyme de 1934.


Le surréalisme suit également l’évolution de la condition des femmes. Ces dernières sont ainsi seulement assimilées à des muses ou à des mécènes au début du mouvement. Elles sont exclues du processus de création artistique. Puis progressivement, de nombreuses femmes rejoignent le mouvement surréaliste tout en créant un langage artistique qui leur est propre.



Enfin, le surréalisme apporte un regard nouveau sur le monde. Fascinés par la nature et son caractère mystérieux, les artistes illustrent des paysages nocturnes, des forêts, et même le cosmos. Ils étudient ainsi le monde dans son entièreté, s’interrogeant sur son organisation et son caractère merveilleux.


Le Centre Pompidou présente ainsi une exposition incontournable que vous retrouverez dans un labyrinthe d’oeuvres, reprenant ainsi le thème de Marcel Duchamp lors de l’organisation de l’exposition surréaliste de 1947. Le labyrinthe, emblème du mouvement surréaliste, ainsi que l’avait revendiqué André Breton dès sa création en 1924, et qui cherchera jusqu’à sa dissolution vers la fin des années 1960  à dépasser les contradictions et à réconcilier les contraires.

Alix Guedj

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