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BONAPARTE FRANCHISSANT LE COL DU SAINT-BERNARD de Jacques-Louis David

Photo du rédacteur: VictoireVictoire

Dernière mise à jour : 12 mai 2024

Le tableau Bonaparte franchissant le col du Saint Bernard peint par Jacques-Louis David, célèbre peintre français du XIXème siècle et chef de file des néo-classiques, mouvement qui puise ses références dans l’art antique, est une huile sur toile datant de 1801. L’oeuvre est conservée au Château de la Malmaison à Rueil dans les Hauts-de-Seine.

Il s’agit d’un portrait équestre du Premier Consul Napoléon Bonaparte. Celui-ci est représenté lors du franchissement du col alpin du Grand-Saint-Bernard par l'armée de réserve, épisode qui marque le début de la seconde campagne d'Italie. Le jeune général avait franchi les Alpes en mai 1800 mais à dos de mulet.

David a fait un portrait héroïque idéalisé qui marque une rupture dans l’iconographie napoléonienne. L’artiste choisit de ne pas rester fidèle à la réalité afin de glorifier l'image du nouveau maître de la France. L’objectif est de représenter un conquérant et un vainqueur. Ce tableau deviendra une véritable icône et un outil de propagande pour Napoléon. Le genre du portrait équestre, qui trouve son origine dans la statuaire antique, est d’ailleurs principalement dévolu à la glorification du pouvoir, depuis la statue de Marc Aurèle jusqu’aux portraits de Louis XIV par Le Brun.

David commence ce portrait sans que le premier consul consente à poser car pour celui-ci « Personne ne s’informe de savoir si les portraits des grands hommes sont ressemblants. Il suffit que leur génie y vive. » et il précise sur sa commande « je veux être peint calme sur un cheval fougueux. »

Représenté ici sur une monture très rubénienne, Napoléon occupe presque toute la surface du tableau, alors qu’à l’arrière plan les troupes défilent. Si le paysage de montagne et l’ambiance de tempête sont purement imaginaires, l’uniforme, l’épée et le bicorne peints avec grand réalisme sont ceux que Bonaparte portait à Marengo. Le hennissement de terreur du cheval contraste avec l’impassibilité du cavalier qui semble pointer le doigt vers la victoire. Le cheval cabré donne l'impression de s’envoler, et ce sentiment est renforcé par le vent qui agite sa queue et sa crinière. David cabra l’animal de manière à conférer un dynamisme à sa composition en diagonale qui accentue le vertige et que vient encore renforcer le geste grandiloquent de Bonaparte drapé dans un ample manteau de couleur vive. Le général victorieux, au visage idéalisé, regarde le spectateur. Le geste symbolise le commandement et annonce la victoire.

Soulignons que le geste est un élément essentiel dans la peinture de David. Ici, Napoléon se présente comme le guide du peuple indiquant la voie à suivre en se positionnant comme une alternative politique aux royalistes et aux républicains.

David applique donc dans cette oeuvre les principes du néo-classicisme et du retour vers les modèles de l’antiquité. Notons que cette oeuvre a de nombreux points de ressemblance avec la célèbre mosaïque antique Alexandre sur Bucéphale découverte outrant trois décennies après l’oeuvre de David.

Il apparaît donc comme un demi-dieu moderne, héritier des plus grandes figures historiques qui franchirent les Alpes pour conquérir l’Italie : en effet, le nom de Bonaparte est gravé sur les rochers au-dessus du noms des héros qui ont franchi les Alpes avant lui: Hannibal et Charlemagne. Il se présente ainsi au-dessus des plus grands héros et conquérants de l’histoire.

Notons que ce tableau fuit suivi de trois versions peintes sous la commande du Premier Consul à des fins de propagande, qui représentent ainsi les premiers portraits officiels de Napoléon Ier, puis d’une cinquième et dernière version qui fut conservée par le peintre jusqu’à sa mort.

Victoire Guedj



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